PARADOXES EN MATIERE DE SCIENCE RELIGIEUSE
ECRITURE SAINTE
I . Anachronismes évangéliques ?
1) Beaucoup de spécialistes se référent à l’Evangile selon S.Matthieu pour dire que plusieurs personnes sont ressuscitées en même temps que le Christ. ( cf. Mat ch.27 v.53 )
Or , S.Matthieu a rapporté que « de nombreux corps de saints endormis RESSUSCITERENT » quand Jésus rendit l’Esprit sur la croix.
( cf . S.Matthieu ch.27 versets 50 à 52 )
L’anachronisme semble évident : Si une résurrection s’est produite le vendredi , le Christ n’est pas « Le premier ressuscité des morts » le dimanche.
Les mêmes spécialistes soupçonnent donc S.Matthieu d’avoir commis un anachronisme , en relatant l’ouverture des tombeaux et la résurrection consécutive au moment où Jésus est mort sur la croix.
Il n’y a pourtant pas d’anachronisme dans ce récit , si les « corps » ne signifient pas les personnes.
Le rapport de S.Matthieu est cohérent , puisque le corps du Christ ne s’est pas corrompu , alors que les corps des saints morts depuis long-temps devaient être rénovés, avant que L’Esprit ne soufflât sur eux pour les rendre vivants , conformément à la vision d‘Ezéchiel ( cf. Ez ch. 37 v. 9 puis 13 et 14 ).
Rendu vivant le premier par l‘Esprit qui a soufflé en priorité sur son corps, le Christ est sorti le premier de son tombeau et les Saints d’Israël ont formé son cortège triomphal.( cf. Mat ch.27 v.53 ).
Quelle nécessité impose de situer le triomphe du Christ sur la mort quand la mort a figé son corps sur la croix ? Voilà l’anachronisme !
( Se reporter au fichier - Corps réveillés Jésus endormi -)
2) D’après l’ordonnance de la Messe , Jésus n’a pas ordonné :
« Faites ceci en mémoire de moi » dès qu’il eût présenté son corps , comme l’ont rapporté S.Paul et S.Luc , mais après avoir présenté son corps ET son sang ( cf. Luc 22/19 ; Paul 1Co 11/24 ).
S.Matthieu et S.Marc sont silencieux à ce sujet. Les seuls récits qui relatent l’ordre d’un mémorial comporteraient donc un anachronisme dans la succession des gestes et des paroles du Christ pendant la Cène.
( Se reporter au fichier - « Faites ceci en mémoire de moi » ordonné entre le pain et le vin - )
II. Variantes du texte grec majoritaire.
1) Justin , Clément , Méthode , Hilaire et Augustin ont substitué le psaume 2 verset 7: «Tu es mon Fils ; moi, aujourd’hui, je t’ai engendré»
à l’évangile selon S.Luc ch .3 v.22 : « Tu es mon Fils bien -aimé ; en toi Je me complais. » ( Paroles du Père au baptême de Jésus. )
2) Dans la Bible de Jérusalem , à la fin de la note c) sur Luc ch.22 v.7 , on peut lire : S’étonnant de trouver deux coupes , des témoins anciens ont omis le verset 20 ou même la fin du verset 19.
En fait , les convives devaient consommer quatre coupes en se penchant du côté gauche , conformément au protocole de la cérémonie nocturne de la Pâque israélite. Il n’est donc pas surprenant de trouver deux coupes ; il faudrait même en en trouver quatre , si les narrateurs avaient voulu décrire le « Séder » .
3)1 Co ch.4 v.6 ( suprématie de l’Ecriture ) :
« Vous apprendrez ainsi , à travers nous , à NE PAS VOUS SITUER AU-DESSUS de ce qui est écrit , et aucun de vous ne se fera valoir en prenant parti pour l’un contre l’autre. »
Cette phrase est devenue, dans la T.O.B et la Nouvelle Bible de Jérusalem :
« Afin qu’à notre exemple vous appreniez à ne pas vous enfler d’orgueil en prenant le parti de l’un contre l’autre. »
Malheureusement pour les nouveaux traducteurs , soustraire la nécessité de se soumettre à l’Ecriture génère une traduction grammaticalement impossible.
III. Erreurs d’interprétation.
1)Dans la B. de J . note f ) sur Mat 26/30 : Les psaumes du « hallel » , dont la récitation clôturait le repas pascal.
C’EST FAUX, parce que le repas pascal était clôturé par la troisième coupe ; venait ensuite la quatrième coupe , puis le « hallel » après minuit. Le tout constituait le « Séder » .
2)Dans B. de J. note e) sur Mat 26/29 : « C’en est fini des repas terrestres de Jésus avec ses disciples. »
C’EST FAUX, parce que Jésus a mangé avec ses disciples après sa résurrection. ( cf. Actes des Apôtres ch.1 v.4 )
3)Dans la Nouvelle B.de J. note b) sur Jn 12/31 : L’élévation du Christ doit être comprise en deux sens complémentaires , élévation sur la croix et élévation à la Droite du Père.
C’EST FAUX, parce que cette dualité est une spéculation théologique , anachronique par rapport à l’Ecriture . La MISE AU POINT de S.Jean : « En disant cela , Il signifiait de quelle mort il devait mourir. » atteste que les différents propos que Jésus a tenus sur l’élévation du Fils de l’Homme ne faisaient allusion qu’à sa mort sur la croix.
CATECHISME
I. Article 618
La croix est l’unique sacrifice du Christ , « seul médiateur entre Dieu et les hommes » (1 tm 2/5).Mais, parce que dans sa Personne incarnée il s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme , il offre à tous les hommes , « d’une façon que Dieu connaît » , la possibilité d’être associés au mystère pascal.
Remarques :
- « Mais » introduit une controverse sans rapport avec ce qui précède :
Il n’y a pas de « mais » à opposer au sacrifice de la croix et à la médiation du Christ.
- « en quelque sorte » est une approximation qui n’ a rien de théologique.
- La Personne divine s’est-elle unie à tout homme en se faisant homme ou quand un homme s’est uni à elle par la foi et le baptême ?
- « d’une façon que Dieu connaît » suppose un acte surnaturel qui battrait en brêche la nécessité de la foi pour le salut , en vertu du fait que Dieu veut le salut de tous les hommes (cf 1Tm 2/4).
ET POURTANT…
- S.Thomas d’ Aquin a précisé :
« Dieu veut que tous les hommes soient sauvés , si on l’entend de sa volonté antécédente , qui n’est pas une volonté absolue et décisive mais une volonté de point de vue et conditionnelle.
Il ne veut point ce salut universel d’une volonté conséquente , qui serait une volonté tout court. » ( somme théologique , « DIEU » , question 23 , article 4 , § 3 )
De fait , la volonté de Dieu « antécédente » est conditionnée par la foi en Jésus-Christ , selon Jn 3/14-18 ; Rm 3/25 ; 10/9-21 ; Eph 2/8...etc…
- Précis de théologie dogmatique ( Mgr Bartmann -1947 -tome 1 p.437 ) :
« L’homme est uni et incorporé au Christ par la renaissance spirituelle dans laquelle chacun doit chercher à recevoir les sacrements qui rendent la mort du Christ EFFICACE.
Les théologiens disent : « Mortuus est Christus pro omnibus ad sufficientiam non quantum efficientiam. »
Cela veut dire que , bien que le Christ soit mort pour tous , sa mort n’est cependant UTILE qu’aux seuls élus. »
II. Articles 1701 , 1702 , 1703.
- Article 1701 :
Signifie que l’image divine altérée dans l’homme par le premier péché a été restaurée dans le Christ , Dieu incarné en homme sans altération (parce que la Sainte Vierge , sa Mère , a été préservée du péché originel)
- Article 1702 :
Par conséquent , l’image divine présente en chaque homme n’est plus altérée , mais elle resplendit , du fait de l’Incarnation.
- Article 1703 :
Dès sa conception , la personne humaine , est destinée à la béatitude éternelle.
Conclusion : Immaculée conception de la personne humaine , du fait de l’Incarnation.
ET POURTANT :
- Catéchisme , sous Pie X :
« Le péché d’Adam a passé jusqu’à nous, et nous naissons tous pécheurs, sujets aux mêmes peines que lui , et indignes du bonheur du Ciel. » (article 6)
PARADOXE :
Destinée à la béatitude éternelle dès sa conception , la personne humaine deviendrait indigne du bonheur du Ciel dès sa naissance : la perspective de béatitude éternelle durerait neuf mois.
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