GENEALOGIES EVANGELIQUES

la « incarnation »

1) Joseph, l’époux de Marie, n’était pas le géniteur de Jésus.
Par conséquent , la généalogie exposée en Mat 1/ est propre à Joseph.
Jésus était affilié aux ancêtres de Joseph par adoption de la part de Joseph (l’époux de Marie), lui-même fils d’Abraham par voie de génération. Le mode de filiation de Joseph n’était pas applicable à Jésus.

La 1ere difficulté de compréhension des généalogies évangéliques provient du fait que la traduction courante de Mat 1/1 dans toutes les versions :  « Généalogie de Jésus-Christ… » est INEXACTE : Jésus n’avait pas de généalogie par Joseph, son père adoptif !

« GENESEOOS » signifie littéralement : « de naissance » (dérivé de GENESTHAI = « naître »)

        La traduction exacte de Mat 1/1 (« BIBLOS GENESEOOS IESOU CHRISTOU… ») est donc : « Livre (livret) de naissance de Jésus-Christ… »
On dirait de nos jours : « Extrait de naissance de Jésus-Christ… » Seule cette traduction exacte de Mat 1/1 est cohérente par rapport au fait que Joseph n’était pas le géniteur de Jésus.

        Pourquoi cette dérive dans toutes les versions? Parce que tous les traducteurs, à commencer par S.Jérôme, ont confondu, à tort, « GENNEIN » (engendrer, qui a donné généalogie) et GENESTHAI (naître) dans tous les textes du Nouveau Testament.

 2) S.Matthieu a compté 3 fois 14 générations d’Abraham à Jésus :

        14 générations d’Abraham à David; 14 générations de Salomon à Jéchonias; et 14 générations de Salathiel à Jésus. « Jésus » est le dernier nom; « Marie » l’avant-dernier; « Joseph » l’antépénultième.

        Il y avait donc 1 génération d’écart entre Joseph et Marie; Joseph avait l’âge d’être le père de Marie, ce qui n’était pas exceptionnel dans la société sémite de l’époque.

 Si l’on se reporte à la liste établie par S.Luc , on compte non pas 41 noms d’hommes mais 57 , pour la même période de Jésus à Abraham (Jésus inclus).

La liste qui aboutit à Jésus chez S.Luc comporte donc 16 noms de plus que chez S.Matthieu. Ces 16 noms chez S.Luc ne peuvent pas constituer l’équivalent de 16 générations chez S.Matthieu. Comment expliquer cette différence numérique ? 

3) S.Matthieu a suivi la lignée abrahamique dans l’ordre chronologique depuis Abraham , sans se soucier de la durée de vie des enfants de la Promesse (on compte 20 ans pour une génération , et 42 fois 20 = 480 ans , non pas 1800 ans , durée historique qui a séparé Jésus d’Abraham).

        En fut-il de même pour S.Luc ? Evidemment non , SINON il y aurait effectivement des contradictions réelles entre la généalogie établie par S.Matthieu et la généalogie établie par S.Luc (n’oublions pas que, dans les 2 cas, Joseph précède Jésus, ce qui implique une suite logique dans la succession des noms, et qu’il y a 41 noms d’hommes chez l’un et 57 chez l’autre).

S.Luc a utilisé une autre méthode :

        Pendant 1800 ans , on peut comptabiliser une quantité d’hommes qui ne possédaient pas tous entre eux des liens de filiation naturelle.
        Certains étaient le fils naturel (par sa mère) du Personnage correspondant à la liste de S.Matthieu .
D’autres (là intervient la fratrie par la mère) ont vécu avec le mari de leur mère après veuvage: ils étaient fils de untel par adoption, et le nombre des fils adoptifs est beaucoup plus important que le nombre des fils naturels, parce que le calcul prend en compte les avatars de la cellule familiale pendant la vie du fils qui a vécu le plus longtemps avec son père adoptif (peut-être même après la mort de sa mère)..

 

4) Salathiel a engendré Zorobabel, et si Salathiel a lui-même été engendré par Jéchonias (cf.S.Matthieu), il n’a pas été engendré par Néri (cf.S.Luc).
Si Joseph, l’époux de Marie, a été engendré par Jacob (cf.S.Matthieu), il n’a pas été engendré par Héli (cf.S.Luc).
Après Joseph , père adoptif de Jésus, chacun des noms de la liste de S.Luc est tantôt celui du géniteur (identique chez S.Matthieu), tantôt celui du père adoptif par remariage de la mère après veuvage.

- Joseph a été l’époux des 1eres noces de la mère de Jésus.

- Héli a été l’époux de la veuve mère de Joseph.

- Zorobabel a été l’époux de la veuve mère de Réza.

- Salathiel a été l’époux des 1eres noces de la mère de Zorobabel.

- Natham a été l’époux de la veuve mère de Matthatat.

- David a été l’époux des 1eres noces de la mère de Natham.

- Abraham a été l’époux des 1eres noces de la mère d’Isaac.

- Adam a été l’époux des 1eres noces de la mère de Seth.

Dans la société patriarcale des Israélites, les filles se mariaient jeunes, et généralement avec des hommes plus âgées qu’elles. Mais une fois mère et veuve, chacune pouvait se remarier avec un célibataire (ou veuf) plus jeune qu’elle, et avoir (ou non) un ou plusieurs enfants avec celui qui lui survivrait (ou non).

Etant donné la quantité de noms cités par S.Luc, l’hypothèse de familles «recomposées» est la plus vraisemblable , et elle concorde avec les coutumes israélites au fil des générations.

Il y a une constante dans l’énumération de S.Luc: la mère est le repère de la succession des générations, sans qu’elle soit nommée, et S.Luc voulait établir, tout en respectant la tradition patriarcale (« fils de …fils de… ») que Jésus était fils naturel d’Adam par sa mère, donc véritablement Homme avant être Juif.

Haut de page 


LA  « INCARNATION  »

     Les Anciens ignoraient que la mère est un principe ACTIF  dans la conception de sa progéniture; on croyait à tort qu’elle n’était que nourricière et que le père était le seul principe actif de la procréation, du fait qu‘il déposait « la graine » .

La conception virginale de Jésus (sans géniteur) ne s’est donc pas opérée « à partir du sang le plus pur de la Vierge Marie », comme l’a compris S. Thomas d’ Aquin; ses solutions sont fausses, et ce Mystère mérite d’ être exposé autrement, à partir du germe de « chair » que la Vierge Marie a fourni quand le Verbe est entré en elle : « Il a PRIS chair de la vierge Marie et s’est fait homme . » (le symbole de Nicée n‘entre pas dans les détails physiologiques exceptionnels de cette PRISE de « chair »; toujours est-il que la « chair » de la Vierge Marie n’était pas surnaturelle, et « le Verbe s’est fait chair » ne signifie pas davantage que le Verbe se soit transformé en « chair »; il n’aurait pas été progéniture.)

La Vierge Marie n’a pas seulement donné naissance au Sauveur; elle lui avait donné auparavant son patrimoine charnel, puisque le Christ était « de la semence de David selon la chair » , comme l’a écrit S.Paul (littéralement dans Romains ch.1 v. 3).

Le Verbe, deuxième Personne de la Sainte Trinité, ne possédait pas sa nature humaine quand il est descendu du Ciel pour s’incarner. ( se reporter au fichier Est-ce le « Fils de l’Homme » qui est descendu du Ciel ? )

Dieu a pris son humanité de la Sainte Vierge Marie par voie de génération, comme Joseph l’a appris quand l’ange lui a dit : « …ce qui a été ENGENDRE en elle est de par l’ Esprit Saint. » (littéralement dans Matthieu ch.1 v.20).

« Incarnatus est de Spiritu Sancto ex Maria Virgine » (texte latin du CREDO) est contradictoire; Il aurait fallu dire: «  Incarnatus est de Spiritu Sancto in Maria Virgine », ou mieux encore : « a Maria Virgine ».

Le Mystère de l’INcarnation désigne l’entrée de Dieu dans la chair donnée par la  Sainte Vierge  Marie, et  non  pas  l’entrée  de  Dieu  dans  la chair du « Fils de l‘Homme » , comme s’il l’avait déjà habitée. Ce mystère fait référence au phénomène surnaturel par lequel la deuxième Personne de la Sainte Trinité (Personne éternelle),  envoyée dans le monde par la première Personne ( Personne éternelle), s’est fait  homme  dans le « sein » d’une jeune vierge, sans péché par   prédestination, grâce à une intervention confiée à la troisième Personne (Personne éternelle).

  

L’Etre de chacune des trois Personnes divines est l’Etre des deux autres Personnes divines; Il n’est pas propre à une Personne ni identique chez les trois Personnes : C’est le Mystère de la Sainte Trinité, le Mystère d’Un Seul Dieu en trois Personnes « consubstantielles ». ( une créature humaine se définit comme un seul être en une seule personne) . La Trinité n’est donc pas une Triade ( un dieu par personne) .

 Le Fils Unique de Dieu, engendré du Père avant tous les siècles, est devenu par son « Incarnation » à la fois Dieu et homme, engendré du Père ( et non pas du Saint Esprit), sans division de sa Personne divine et humaine,  mais aussi sans mélange de sa divinité et de son humanité.

- Il a campé parmi nous ( Jean ch.1 v.14 : la traduction LITTERALE ratifie la brièveté du pèlerinage).

Dans « le Temple de son corps » ( Jean ch.2 v.21), l’Esprit ( « Dieu est Esprit ») a habité un corps animé, sans que sa nature humaine ait été absorbée par sa nature divine.

Dieu est Esprit; mais sa « chair » ( son humanité) n’est pas devenue Esprit.

Dieu est Esprit , et le Verbe ( « La Parole de Dieu » qui s‘est incarnée) est demeuré dans sa chair sans péché jusqu’à la mort du   « Fils de l’Homme » ( Dieu est éternel, donc immortel), puis à partir de  l’Engendrement » que fut sa résurrection ( cf. Actes des Apôtres ch.13 v.33).

La résurrection du Christ n’est pas une « réincarnation », parce qu’elle n’a pas changé sa Personne morale mais seulement sa Personne physique précédemment « semblable à celle du péché », donc initialement susceptible d’être corrompue par la mort. ( se reporter au fichier - Corps réveillés Jésus endormi -)

Le Christ n’avait pas de père selon le mode sexuel, mais il avait une mère et des ancêtres des deux sexes, puisque la Sainte Vierge a été conçue, même sans péché, sans avoir été conçue par l’opération du Saint Esprit comme son divin Fils.

Le Christ était donc, par l’humanité de Marie, « Fils de David, son Père » ( Luc ch.1 v.32) et par conséquent fils d’Adam, lui-même fils de Dieu par mode de création.

 La Sainte Vierge Marie est la Mère de Dieu parce qu’elle a conçu la PERSONNE de « l’Emmanuel »  ( Dieu avec nous); elle n’est pas la Mère de Dieu pour avoir conçu la divinité de son Fils, divinité qui préexistait à la création de toute créature, fût-elle immaculée depuis sa conception. ( préservée du péché originel)

Le dogme de « l’Immaculée Conception » ( ne pas confondre avec la conception virginale à l’origine de la naissance de Jésus) concorde avec le fait que la  « chair » du Christ, qu’il tenait de sa Sainte Mère, était sans péché.

Mais la deuxième partie de la déclaration du Pape Pie IX, qui identifie la Vierge Marie à la Sagesse mentionnée par la Bible dans le Livre des Proverbes ( ch. 8 v. 22),  ne tient pas compte du fait que la Très Sainte Mère de Dieu a été procréée par voie de génération naturelle, qu’elle était parente d’Elizabeth, et qu’elle n’est donc pas «  la Sagesse enfantée quand il n’y avait point d’abîmes » dont parle la Bible.

Haut de page 

            Accueil    Commande    Liste des Enigmes                                                                                                    Enigmes  

Création et design: Gérard Hesse 13190 Allauch  Copyright 2005-2012