Les Scènes de la Sainte Cène

  

D’après les Écritures, quand et combien de fois Jésus a-t-il prononcé la Parole qui instaurait le Sacerdoce ministériel:     «  Faites cela en ma mémoire » ? ( traduction littérale, même dans la Vulgate : «  in meam memoriam » , devenue dans la liturgie : «  in memoriam mei » ).

 Dans le récit de la Cène que S.Paul a « reçu »  personnellement  « du Seigneur »  par révélation surnaturelle ( cf. 1Co 11/23-25; Gal 1/12; 2Co 12/1), l’ordre réitéré «  Faites cela en ma mémoire »  est prononcé pendant le repas de la Pâque israélite puis après ce repas, pour clôturer à chaque occasion un mémorial spécifique.

L’ordonnance du repas institutionnel à reproduire comportait deux séquences distinctes, et les convives ont communié séparément à chacun des éléments du Sacrifice de la Croix.

Cette structuration a été adoptée par S.Luc ( 22/19,20) et la concision des deux autres récits évangéliques ne la contredit pas chronologiquement.

Les impératifs «  Prenez, mangez » ne permettent pas de penser que les Apôtres aient attendu la boisson pour prendre et manger.

Le protocole de la Cène décrite par S.Matthieu et S.Marc comporte aussi une communion initiale et une communion finale.

Si cette distinction n’est plus perceptible dans la reproduction du modèle, c’est que l’ordonnance du PROTOTYPE a été bouleversée, pour assembler les éléments primitivement séparés.

Quand la fraction du pain ne se situe pas au bon moment, le partage n’a pas lieu en temps voulu, la séquence de la coupe est prématurée, l’ordonnance de la Cène est bouleversée et toute la doctrine est modifiée.

 

Dans l’Eglise primitive, la  « fraction du pain », était pratiquée systématiquement au début du « Repas du Seigneur »  : elle l’avait débuté au cénacle par institution et à Emmaüs par réminiscence.

Le matin de Pâque, les disciples d’Emmaüs avaient été invités à croire, à travers la fraction du pain qui les reportait, par la « mémoire », au début de la première séquence de l’institution, que le Repas du Seigneur était promesse de résurrection pour lui-même et pour son Corps mystique.

  

Au cénacle, les Apôtres ont communié deux fois, et le corps consommé pendant le repas de la Pâque ne contenait pas le sang proposé en complément après ce repas.

La leçon que donne la séparation des éléments « corps » et « sang » est que le premier n’était pas suffisant en soi pour constituer une unité organique avant la consommation du second, qui achevait l’union des disciples avec la victime sacrifiée au Calvaire.

L’adhésion individuelle prenait une dimension communautaire à la fin de l’institution, par l’unité des membres du Corps du Christ dans l’accomplissement du Sacrement.

 

Dans ces conditions imposées par le PROTOTYPE, il est impossible de compter une unité de temps pour la présentation conjointe des deux éléments du Sacrifice de la Croix et une unité de temps pour leur consommation finale.

A aucun moment de la Cène le corps et le sang sacramentels n’ont été juxtaposés.

 

 

La finalité de la Sainte Cène était de faire corps avec le Christ dans son déchirement solitaire sur la croix, et non de partager la gloire qui résulterait de son obéissance et que ses remerciements ou « actions de grâce » promettaient implicitement.

La finalité de la réplique doit-elle être plus élevée que celle du modèle ?

La compassion envers Dieu génère la miséricorde de Dieu.

( « compassion » et « miséricorde » ne sont pas synonymes).

 

 Le hiatus entre l’ordonnance à respecter et celle qui est appliquée provient des spéculations théologiques qui ont fusionné en un seul acte la mort et  la résurrection du Christ, comme s’il était ressuscité sur la croix le premier jour et non pas le troisième jour dans le jardin à proximité.

L’erreur à ne pas commettre était de confondre Victoire sur le prince et Triomphe sur ses Ténèbres.

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